Les météorites de Mounat... Pourquoi pas ? De quel ciel sont tombés ces fragments ? L’énigme de cette chute qui se dit sur la toile, l’énigme de ces espaces infinis qui s’inventent on ne sait trop comment.
La matière. Relief accidenté, travaillé, parcours de lacis, de formes, de lignes,toute une structure qu’on se plaît à imaginer comme l’état ultime, le refroidissement inerte après le feu, l’incandescence, l’embrasement d’un corps céleste. Et chaque fragment accueilli porte sur sa surface l’ombre portée d’une certaine lumière comme la trace d’un phénomène lointain.
Ces fragments qu’on désigne commodément comme autant de météorites ou non peu importe, dans leur matérialité élémentaire, première, recèlent les pouvoirs d’une poésie, la poésie de la matière.
Que l’on comprenne : ce n’est pas une idée, un concept ou à la limite, une recette propre à une école. C’est un autre regard, c’est cet instant éphémère unique où, devant la représentation de ces fragments, dans leur retentissement insolite, tout se joue ; la chance d’émouvoir qui ne se dit pas par des mots et invite au silence. (...).
Texte de Edmond Amran El Maleh